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Influences de la musique sur le voyage
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29 mars 2013

Origines et influences du Blues


Les origines du blues : "The blues has always been here"



Le blues, comme toute forme de musique populaire, est le résultat d'influences diverses et variées qui se sont accumulées au fil du temps. Vouloir dater son origine serait bien prétentieux et vain surtout que le mot blues n'apparaît dans aucun texte avant le début des années vingt; tout au plus peut-on établir certains repères chronologiques qui ont eu leur importance dans sa naissance et son évolution. 
Vers 1920,  débuta une grande migration des noirs américains des Etats du sud vers le nord, chassés par la ségrégation et attirés par un espoir de travail mieux rémunéré dans l'une des grandes industries américaines du nord des États-Unis. Le chemin parcouru entre la Nouvelle Orléans et Chicago prit le nom de "route du blues" passant par Memphis et Saint Louis. Malgré cela, nombre d'entre eux restèrent dans le Delta du Mississippi et l'on commença à différencier le blues dit "rural" (musique dure et intimiste dont les thèmes récurrents sont l'alcool, la souffrance, les catastrophes naturelles qui ravageaient le coton) et le blues dit "urbain", les chanteurs étant accompagnés d'orchestres complets (guitare, basse, piano, batterie, cuivres). Avec le temps, le blues installa ses règles, s’enrichit de rencontres, s’urbanisa (surtout à Chicago) tout en restant l’expression d’un peuple opprimé, en lutte.

 

L'esclavage 

A l'arrivée des esclaves noirs au début du 18ème siècle, ceux-ci apportent avec eux une culture orale et quelques instruments de musique (tambour, balafon et banjar). Les danses étant interdites (trop sexuelles) ainsi que les tambours (susceptibles de véhiculer des messages), les esclaves inventent les worksongs ou field-hollers, sorte de chants qui rythment le travail dans les plantations (un chanteur lance une phrase reprise par les choeurs). Petit à petit une forme primitive de blues se développe : Pendant la journée il aide à supporter le travail et le soir à la veillée il évoque les espoirs et la tristesse mais sert aussi à véhiculer les informations. Ce sera le début des migrations du blues suivant les aléas économiques : en remontant le Mississippi vers le nord mais aussi vers la Californie. Parallèlement les esclaves commencent à fabriquer des instruments pour accompagner leurs chants et le rythme traditionnel du blues à 12 mesures se met progressivement en place.

 

Evolution de l'instrumentation 


Qu'il soit profane ou bien d'influence religieuse sous sa forme gospel, le blues verra ses musiciens adopter les instruments à leur disposition. C'est ainsi qu'aux instruments traditionnels africains il se verra adjoindre les violons (en provenance majoritairement d'Europe de l'Est) puis un peu plus tard les guitares hawaïennes lors de l'annexion des îles Hawaii (1898).

 

L'émancipation 

En 1863 le président Abraham Lincoln donne la liberté aux noirs des Etats du Sud. Si certains émigrèrent vers Chicago ou New York, la majorité resta dans le Sud. A l'époque avaient été créés les coon songs, sorte de mélange d'airs populaires, de danses et de spirituals, que les blancs composaient pour se moquer des noirs. Les noirs reprirent ces recettes pour se produire dans des shows itinérants en y incluant petit à petit le ragtime qui était en train de naître (le ragtime fut d'abord joué au banjo avant de devenir un typique du piano).

L’émancipation de la communauté noire permit également le succès des Minstrel shows,  ces spectacles où, à l'origine des musiciens blancs se barbouillaient de suie et singeaient la vie des Noirs pour la plus grande joie du public blanc, repris par la suite par les noirs eux-mêmes devenant ainsi une véritable institution pour les gens de couleur... Les plus grandes chanteuses de blues telles que Bessie SmithIda Cox ou Ma Royney s'y sont formées, tout comme nombre de célèbres bluesmen.

 

Le blues du Delta 

En ce début du vingtième siècle naît le blues du Delta : C'est un blues joué à la guitare (avec parfois l'adjonction de la washboard ou planche à laver) et qui reste très primaire. Les figures de proue seront Charley Patton (1887-1934), Blind Lemon Jefferson (1897-1930), Leadbelly (1885-1949) et Bessie Smith (1895-1937). Contrairement aux idées reçues le blues du Delta n'est pas antérieur au blues urbain, ils se sont juste développés quasi-simultanément.

 

Le blues urbain 

En raison des vicissitudes économiques, bon nombre de noirs vont émigrer vers les villes à partir des années 1870. Si le blues du delta est joué dans des granges pour un petit nombre de personnes, le blues urbain, joué dans des clubs ou dans la rue, nécessite une sonorisation plus forte pour pouvoir être entendu. C'est ainsi que commenceront à se former de véritables orchestres de blues avec basse, batterie, piano, guitare et parfois cuivres sous l'influence des musiciens de jazz. Jusqu'à la seconde guerre mondiale le blues urbain éclipsera le blues rural grâce à des gens comme Big Bill Broonzy (1898-1958), T Bone Walker (1910-1975) ou Lonnie Johnson (1899-1970) tandis que la Nouvelle Orleans verra se produire de grands pianistes comme Champion Jack Dupree (1910-1992), Professor Longhair (1918-1980) ou Big Joe Turner (1911-1985).

 

La suite 

De façon arbitraire on peut dater la fin de l'époque "origines du blues" à la grande crise de 1929 et aux années qui l'ont suivie. Par la suite l'émigration sera massive vers les grandes cités industrielles du nord Detroit et surtout Chicago. Celle-ci deviendra la capitale du blues jusqu'à la seconde guerre mondiale. Tombé dans l'oubli après la guerre il sera réhabilité par de jeunes blancs fascinés et respectueux : Keith RichardsJohn MayallPeter Green,Jimmy Page ou encore Eric Clapton.

 

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